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Coin des entrepreneurs

Clémentine Makart, Peintre en décoration et bâtiment

À seulement 23 ans, Clémentine Makart s’est lancée en tant que peintre en « décoration et bâtiment ». Cette jeune femme-entrepreneur nous explique son parcours et nous montre qu’aucun entrepreneur n’est seul lors de son lancement d’entreprise!

Je me suis rendu compte que je préférais diriger les opérations


Bonjour, Clémentine! Nous te remercions d’avoir accepté de partager ton expérience de l’entrepreunariat avec nous pour HannaGo. Il y a 1 an, tu t’es lancée dans cette grande aventure alors que tu n’avais que 23 ans. On est curieux de savoir ce que ça fait de mener sa propre barque surtout à ton jeune âge. Peux-tu te présenter en quelques mots? Comment en es-tu arrivée là ?

Clémentine Makart - peintre en Bâtiment et décoration Liège
Clémentine Makart

Bonjour! Alors, avant d’entamer ma formation en tant que peintre à l’IFAPME, j’ai commencé par l’hôtellerie. Mais je me suis vite rendu compte que je ne voulais pas faire ça. Puis, dans le cadre de mes stages de peinture, j’ai travaillé pour d’autres peintres. C’est là que je me suis rendu compte que je préférais diriger les opérations. J’avais vraiment envie de gérer toutes les étapes du travail effectué et ce n’est pas toujours possible quand tu travailles pour quelqu’un. Du coup, après ma formation, j’ai décidé de me mettre à mon compte. Et au fond de moi, je pense que je sais depuis toujours que je veux travailler pour moi-même.

▶ Peux-tu me dire quelle est ta vision de l’entrepreneur?

Je pense que mon père m’a influencé dans ce choix durant mon éducation. Il est pourtant cadre-employé et a un bon poste. Il nous a pourtant jamais freinés sur le fait d’être indépendant car, même s’il y a des inconvénients, on a beaucoup de liberté et de points positifs qu’il ne retrouve pas dans son travail.

▶ Commençons par les points négatifs. Quels sont-ils, selon toi, pour un entrepreneur? 

Il y a la pression d’avoir suffisamment de boulot pour être rentable et pouvoir vivre. Puis, il y a le côté comptabilité qui n’est pas ce que je préfère. Même si, grâce à cela, je suis au courant de tout, ce qui a un effet rassurant.

▶ Qu’en est-il des points positifs? Tu me disais aimer suivre le projet de A à Z, c’est pourtant possible de le faire, même en tant qu’employé, non? 

Bien entendu mais ce qui me motivait, c’est de pouvoir travailler à chaque étape. Je veux dire par là que faire chaque jour la même chose sans participer à tout le processus ne me stimulait pas beaucoup. Ensuite, il y a le fait que, si je travaille bien et que j’arrive à me faire connaître, je peux directement récolter le fruit de ce travail via une augmentation de salaire plus conséquente par exemple.

Il y a aussi ce côté “mérite” qui a joué dans mon choix de me lancer. J’avais envie d’être actrice de ma vie professionnelle et j’ai choisi de le faire en devenant mon propre patron. L’entreprise, c’est moi. Et c’est très valorisant!

Le “retour-client” renforce aussi ce côté valorisant. Quand tu travailles pour quelqu’un d’autre, ce n’est pas toujours toi qui reçois les retours du client, c’est le patron. C’est valorisant de recevoir des remarques positives et ça me donne envie de continuer à bosser ainsi!

▶ Pour revenir de plus près à ton métier de peintre en décoration et bâtiment, que fais-tu exactement? Comment gagnes-tu ta vie?

De façon générale, les clients viennent me trouver car ils ont besoin de mon service. Il s’agit plutôt de clients particuliers. J’apprécie beaucoup la proximité que j’ai avec mes clients.

Et concrètement, je réalise de tout: détapissage, enduisage complet ou non, revêtements muraux, revêtements de sol souples (moquette, inox, vinyl, stratifié); mise en peinture complète d’un intérieur et extérieur dans la mesure de mon équipement (certaine limite de hauteur par exemple) et également les châssis (…) Je pose également les stores et les rideaux (…)

Il y a également tout l’aspect “conseils” pour les personnes qui ont besoin d’être orientées, ce qui représente la grande majorité de mes clients. Pour les aider, j’ai réalisé un BOOK qui regroupe toutes les inspirations et tendances que j’apprécie. C’est vraiment une concentration de toutes les idées qui me représentent et je vois que ça aide mes clients à faire des choix donc c’est tout bénéf’.

Sur le terrain, je travaille seule. Concrètement, on se rencontre pour discuter des envies et attentes de mes clients. Une fois accordés sur les postes à réaliser, on prend les mesures, on choisit les couleurs ensemble et s’ils le veulent, ils peuvent m’accompagner chez le fournisseur pour faire leur choix en termes de papier peint, de sol ou stores par exemple.

▶ Comment te fais-tu connaître ? Tu utilises une stratégie particulière?

Il y a mon site internet, ma page Facebook et Instagram. Ces 3 canaux se complètent bien. Il y a aussi mes cartes de visites qui marchent plutôt pas mal mais c’est le bouche à oreille qui fonctionne le mieux! Par exemple, il existe des groupes Facebook où des gens d’une même commune se regroupent et certains ont parfois besoin de recommandations spécifiques (ndlr. en l’occurrence, la recherche d’un peintre de qualité!) et le fait d’être plusieurs fois mentionnée me le rend vraiment bien. Et puis, j’ai ma camionnette lettrée qui me suit partout dans mes déplacements. 

▶ Lancer une entreprise à 23 ans peut être curieux… Certains jeunes ont parfois besoin de temps pour parvenir à se trouver, est-ce-que tu étais certaine que devenir peintre en décoration et bâtiment était ta voie? 

Justement, j’avais quelques doutes… Ma conseillère au Forem m’a parlé d’une structure d’accompagnement, une couveuse d’entreprise. J’ai fait le choix de m’accompagner de cette structure car j’étais vraiment pas certaine que ça fonctionne. Et le point positif, c’est que je ne payais pas de cotisations sociales comme un indépendant lambda. Je ne prenais pas vraiment de risque. Cela dit, tout l’argent que je gagnais était directement rétribué à ma structure d’accompagnement en plus d’un pourcentage, mais c’est le jeu. Car, comme je te dis, c’est plus le côté “je m’engage en rien” qui m’a rassuré. Le côté “test” m’a vraiment plu.

▶ Dans ce cas là, avais-tu besoin d’un prêt bancaire pour le déploiement de ton activité? Comment cela s’est passé?

J’ai demandé un petit prêt de 1500€ pour pouvoir m’acheter du matériel de base (escabelle, madrier…) mais cela a surtout servi pour ma communication (flyers, réseaux sociaux) et mes vêtements de travail (lettrage textile). 

Pour le reste, j’ai investi avec mes fonds propres (camionnette et machines). Finalement, je n’ai pas eu besoin d’emprunter grand chose. Et puis, mes parents avaient déjà pas mal de matériels. Il y a la peinture mais ça je l’achète en fonction des mes contrats.

▶ Ton année sous couveuse entreprise arrive à son terme, quels sont tes plans en termes d’aide ou financement?

Je suis en train de remplir les papiers pour le Plan Airbag avec qui ma structure d’accompagnement a un partenariat ce qui fait que je vais recevoir une somme d’argent échelonnée sur 3 ans. Dans l’immédiat, je n’ai pas d’investissements concrets à faire mais à l’avenir, si on me demande de travailler plus en hauteur ou de réaliser un type d’escaliers précis, il me faut du matériel adéquat.

▶ Quelles sont le type de formalités que tu dois effectuer? Est-ce facile d’obtenir l’aide du Plan Airbag?

Je dois rendre un plan financier détaillé comme j’ai dû le faire pour intégrer ma structure d’accompagnement et expliquer mes motivations. Puisqu’il existe une collaboration entre ma structure d’accompagnement et le Plan Airbag, il y a déjà une partie qui a été testée. Je connais d’autres indépendants pour qui ces démarches sont un peu plus contraignantes puisqu’ils n’ont pas d’accompagnement et doivent constituer l’entièreté d’un dossier tout seuls.

▶ Parlons-en de ce fameux plan financier, comment tu t’y prends? As-tu rencontré des difficultés durant ta vie d’entrepreneur? 

En quelques mots, je reprends le plan financier que j’ai réalisé il y a un an et je l’adapte en fonction de mon vécu et ce qui me semble réaliste. 

En ce qui concerne les difficultés, c’est le fait d’être claire dès le début ainsi que faire accepter le prix de mon devis. C’est aussi parce que beaucoup pensent que peindre, on peut le faire soi même. Effectivement, on peut le faire soi-même mais mon job n’est pas que de repeindre, il y aussi de nombreuses autres techniques que j’applique qui rendent mon travail professionnel. Dans tous les cas, je ne cherche jamais à justifier mon prix mais je tente plutôt d’expliquer ce que ce prix couvre en détail.

▶ Quand on parle d’entrepreneur, le terme “innovation” n’est jamais très loin, est-ce-que ce mot te parle?

Dans mon métier, j’ai besoin de me mettre à jour des nouvelles techniques, tendances etc. Il faut innover et ne pas proposer des techniques ou matériaux qu’on n’utilise plus. j’ai donc déjà été me former 2 jours pour le mortex par exemple, afin d’anticiper dans le cas où un client me le demanderait.

Soigner son image fait partie d’un type d’innovation selon moi, c’est super important d’avoir un site web qui me représente car c’est quand même ça qui me différencie des autres! Pour cela, j’avoue être bien entourée, ce qui m’a vraiment permis de faire quelque chose que j’aime sans concession. 

▶ En tant que femme-entrepreneur, essayes-tu de te différencier? 

Oui, j’aime montrer que le travail est fait soigneusement et j’aime que mes clients ne ressentent pas que je suis là. Cette attitude qui me représente peut parfois aller à l’encontre des apriori qu’on a sur les métiers manuels… Pourtant, le fait d’être discrete, rapide et propre m’importe beaucoup. J’en fais donc ma particularité – en plus d’être une femme dans ce secteur. Car oui, le fait que je sois une femme dans le bâtiment fait aussi une différenciation, même si cela m’oblige aussi à m’imposer. 

▶ On arrive à la fin, as-tu quelque chose d’autres à ajouter? 

Oui, lorsque j’ai créé mon premier plan financier, j’ai mal anticipé certaine chose. Durant les premiers mois, j’ai eu que 2 clients alors que je comptais en avoir plus. Je me suis trompée, je pensais avoir des chantiers tout de suite. Mais en réalité, il a fallu du temps pour me faire connaître aussi : réaliser mes flyers et ma page facebook par exemple. Tout ça prend du temps, ces premiers mois sont super importants. Il ne faut pas les négliger dans ses prévisions. Pour le coup, j’ai été trop optimiste pour les premiers mois, mais j’ai néanmoins été pessimiste pour la fin de l’année. Dans ma tête, les clients allaient vite m’appeler pour que leurs travaux soient réalisés et beaux avant les fêtes, mais c’est l’inverse qui s’est produit: ils ne voulaient pas être dans les travaux en fin d’année. Et je pensais qu’en janvier ils voudraient se reposer mais non, c’est à ce moment là qu’ils m’ont appelée. On dit qu’on ne peut pas toujours tout prévoir à l’avance mais c’est faux, on peut prévoir qu’on ne peut pas tout prévoir! 

Réaliser un plan financier n’est pas le truc le plus marrant… Il faut se projeter et se challenger. Mais puisque je suis quelqu’un de stressé, ça n’a pas non plus été trop pénible! C’était nécessaire de le faire pour savoir où j’en était et vers où j’allais aller et ça m’enlève d’office une épine du pied.

Merci à toi Clémentine, nous te souhaitons beaucoup de succès et good vibes pour la suite!

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